Quel temps d’écran selon l’âge d’un enfant ?

À l’heure où les écrans de toutes sortes envahissent nos foyers, quel temps d’écran selon l’âge d’un enfant proposer ? Décryptons ensemble les recommandations de Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, relayées par l’association Trois, Six, Neuf, Douze.

Un temps d’écran adapté à l’âge des enfants pour bien grandir

3-6-9-12, c’est le nom de la règle créée par Serge Tisseron. Son but : aider les parents et professionnels de l’enfance, à cadrer l’utilisation des écrans chez les enfants. Donner des repères dès le plus jeune âge pour apprendre à se servir des écrans, mais également à s’en passer, est en effet essentiel pour le développement des enfants.

1 | Avant 3 ans : favoriser les interactions et les jeux, sans aucun écran

Avant 3 ans, les enfants ont besoin de repères spatiaux temporels précis. À cet âge, une exposition régulière aux écrans peut nuire au développement cognitif. L’utilisation de la télé, tablette ou smartphone est donc à proscrire. Un tout-petit a besoin d’interagir avec son entourage, de manipuler des objets, de jouer avec les autres et de lire des livres.

2 | De 3 à 6 ans : 20 minutes de temps d’écran exclusivement accompagné

Dans notre quotidien connecté, il est bien difficile, même pour les tout-petits, de ne pas être attirés par les écrans. Si l’enfant montre son intérêt, entre 3 et 6 ans, vous pouvez accéder à sa demande, mais toujours par courtes sessions accompagnées de 20 minutes par jour.

La surexposition aux écrans entraîne une grande passivité des plus jeunes, et a des conséquences sérieuses sur la mémoire et l’attention. Qu’il s’agisse de dessins animés à la télévision, de jeux sur une tablette ou un ordinateur, il est primordial de non seulement choisir un programme adapté à l’âge de l’enfant, mais également de partager ce temps avec lui.

3 | De 6 à 9 ans : 45 minutes d’écran pour interagir, créer et jouer

Dès 6 ans, les enfants ont une capacité de concentration plus importante. Ils ont également une réflexion plus poussée sur leur environnement et une curiosité sur des sujets variés. Jusqu’à 9 ans, selon la maturité de votre enfant, vous pouvez augmenter progressivement le temps d’écran à 45 minutes par jour.

Pour éviter la passivité totale, le mieux est de proposer des activités plus interactives via des applications pour perfectionner les apprentissages scolaires, dessiner ou résoudre des énigmes. Même si l’enfant paraît autonome, l’utilisation des écrans doit toujours être contrôlée par l’adulte et clairement expliquée. Vous pouvez également commencer à aborder les risques basiques liés à internet et aux ressources numériques dans leur ensemble.

4 | De 9 à 12 ans : 1 h de temps d’écran avec échanges et discussions

À l’approche du collège, la demande d’accès aux écrans et à des contenus numériques plus variés se fait plus pressante. À vous de déterminer si l’enfant peut désormais accéder seul ou accompagné à internet, ou s’il peut avoir son propre téléphone. Les décisions doivent être concertées et argumentées. Même si le temps d’écran augmente, il doit rester limité à 1 h environ par jour.

À cette période, qui correspond à une certaine émancipation des enfants, la discussion et les échanges sur l’intérêt des écrans sont essentiels. Le dialogue et l’éducation à tous les risques liés à internet constituent la clef pour un usage en bonne intelligence.

5 | Au-delà de 12 ans : autonomie, dialogue, règles claires et temps d’écran concerté

Techniquement, au-delà de 12 ans, il est compliqué d’être derrière son ado. L’idée à cet âge est surtout qu’il puisse compter sur vous en cas de besoin. Même s’il peut être autonome pour de nombreuses choses, portez une attention particulière à l’usage des réseaux sociaux. Initiez-le pour lui apprendre comment se protéger des risques.

Concertez avec votre enfant sur un temps d’écran précis, et maintenez des règles claires (horaires à respecter, lieu d’utilisation, pratique d’une activité sportive par ailleurs…). Trouver un juste milieu entre responsabilisation de l’ado et contrôle à distance des parents n’est pas évident, mais si les étapes précédentes ont été respectées, faites-vous confiance !